Le 18 janvier dernier, la Commission européenne lançait la phase de conception pour un « nouveau Bauhaus européen ». Le projet a été annoncé par la présidente Ursula von der Leyen en septembre dernier. De quoi s’agit-il ?
ART TOTAL
A l’origine, le Bauhaus est une école fondée en Allemagne, au lendemain de la Première Guerre mondiale, par Henry van de Velde (peintre, architecte et décorateur belge) et Walter Gropius (architecte et designer allemand). L’objectif premier de cette école fût de (ré)concilier l’art, l’artisanat et la production de masse en fusionnant la technologie moderne avec la tradition artisanale. Ainsi, la « forme pour la forme » fût abandonnée, privilégiant la fonction de l’objet à son attrait esthétique. La priorité est donnée à l’utilité et les ornementations superflues sont supprimées.
Ce courant de pensée prône le retour au minimalisme de l’architecture et du design puis, plus tard, au concept d’œuvre d’art totale porté sur les systèmes industrialisés. Tout ce qui se trouve à l’intérieur servant d’addition au concept général.
Plus qu’une école, le Bauhaus s’est mué en véritable courant artistique, cristallisant le rêve d’un art total.
BAUHAUS EUROPEEN
Cent ans plus tard, la Commission européenne entend faire revivre les idées du Bauhaus afin d’apporter des solutions aux enjeux climatiques et numériques.
Le monde de la construction, pointé du doigt pour ses émissions importantes de gaz à effet de serre, se doit d’évoluer vers un mode de fonctionnement plus durable. Mais pour cela, les initiatives doivent venir de l’intérieur. C’est soutenus par les pouvoirs publics, que les acteurs de la construction pourront créer un mouvement en avant.
Les enjeux ont évolué mais l’objectif est le même : créer un espace collaboratif et créatif où architectes, artistes, scientifiques et ingénieurs œuvrent dans la même direction afin de (ré)concilier l’art, les technologies et l’environnement.
Mais comment y parvenir ?
Le projet européen comporte 3 phases réparties sur 5 ans :
- Conception : ouverture d’appels à propositions ;
- Réalisation : 5 projets seront sélectionnés et réalisés à 5 endroits en Europe ;
- Diffusion : communication des résultats de cette expérience grandeur nature.
CONCLUSION
La synthèse de toutes ces disciplines représente un défi audacieux. Les ambitions de la Commission européenne sont importantes mais n’en restent pas moins louables. Toutefois, les acteurs de la construction n’auront pas attendus cet appel à projet pour prendre en main les enjeux climatiques liés à notre siècle. Concilier l’esthétique, la technique, la fonctionnalité et l’intégration fait partie de l’ADN de l’architecture moderne. C’est à cette fin, qu’en 2020, nous mettions en place, au sein de notre atelier, les départements d’architecture d’intérieur et de stabilité. La maîtrise d’un projet d’architecture nécessite la synergie des différents intervenants. C’est à chaque instant que la complémentarité de leurs compétences permettra d’atteindre le degré de détail nécessaire à la complétude de la mission.
Nous sommes heureux de constater que les pouvoirs politiques s’engagent à leur tour dans cette dynamique.